Visite N’Guelakh par Anouk

Rapport de la visite de N’Guélack
Nous avons visité N’Guélack les 11 et 12 avril. On me parle de N’Guélack depuis très longtemps car mes parents ont régulièrement des nouvelles via internet. Et quand nous voyons Choune et Jean-Claude Drunet, ils nous montrent des photos et nous racontent la vie au centre. Avant même d’arriver au Sénégal j’avais donc une idée sur le village et une grande envie de le découvrir.
En arrivant par la piste, depuis la route de Saint-Louis, nous avons pu apercevoir les champs avoisinants et quelques beaux arbres, sans déchets tout autour, ce qui nous a fait plaisir. Ça faisait des heures que l’on roulait et que l’on voyait des déchets joncher les villages …
Très vite nous avons aperçu des habitations, puis l’entrée de N’Guélack. Une fois dans le village nous sommes montés jusqu’aux cases prêtés aux touristes où nous avons rencontré des femmes du village, quelques enfants et Djenaba la femme de Doudou. Doudou est l’un des initiateurs du centre avec son cousin Oussman.
Elle nous a reçus dans le salon de sa maison et ensuite nous sommes sortis visiter le village.

Nous avons rencontrés Jack, un des responsables du centre, devant la fromagerie. Nous avons donc dégusté différents produits comme de la tome et du yaourt, très bons !
Bien sûr le fromage ne se fait pas sans le lait de chèvre et de vache. Alors nous avons visité la chèvrerie (la visite de la
fromagerie ne se fait pas pour des questions d’hygiène). Il y avait dans les enclos des chèvres ainsi que des boucs qui se battaient, malgré le fait qu’ils soient attachés.
J’ai pu porter une toute jeune chèvre, ce qui m’a beaucoup plus. Jack nous a ensuite proposé de venir le lendemain pour la traite. Sacrée expérience le lendemain au petit matin, et pas évident du tout !

Ensuite, nous sommes allés voir l’école maternelle. Elle est composée d’une salle de cours entourée d’une cour
avec des jeux comme des toboggans. La salle de classe est une pièce lumineuse quand on ouvre les fenêtres, il
y a dedans des tables pour tous les petits, des jouets et un grand tableau. C’est très différent d’une école
française, moins riche en équipement et pourtant on y fait classe.

Après nous avons visité la ferme des vaches. Il y en a une vingtaine, toutes de races différentes . Je les ai
trouvées imposantes car il leur reste leurs grandes cornes. Elles sont bien traitées, ont de la place pour vivre et
de quoi manger.

Puis, Jack nous a emmené voir les cultures . Il y avait des grands puits pour irriguer les plantations : tournesols, tomates, carottes et fourrage pour nourrir les animaux. J’ai pu arroser les petits plants et Jack a allumé l’arrosage  automatique pour que l’on voit comment ça fonctionne.

La visite continue avec la plantation d’arbres fruitiers et le vivier sous le pigeonnier.
Jack nous a dit les noms des différents arbres et expliquer la raison de cette drôle d’installation : les déjections des pigeons tombent dans le vivier et les poissons s’en nourrissent, ainsi pas besoin de les nourrir. En plus, quand on change l’eau du vivier, l’eau est utilisée pour arroser les arbres ! Le développement de ce village respecte beaucoup plus l’environnement que le reste du pays: un plaisir !

Puis je suis partie voir le cheval en contre-bas. C’est la seule chose qui m’a un peu déplu, sûrement parce que j’adore les chevaux ! Il était dans un petit espace, accroché par un membre postérieur à un piquet et il était maigre. Il n’avait pas grand chose à manger autour de lui et semblait bien seul. D’ailleurs, tous les chevaux du Sénégal sont plutôt
maigres. Il faut dire je n’ai vu aucune prairie avec de l’herbe verte et grasse…

Quand on sort de ce petit coin, derrière le vivier on trouve un enclos à moutons. Jack nous a expliqué que bientôt la fromagerie produirait aussi des fromages de brebis. Dans le même endroit il y avait d’autres vaches qui servent à faire des tests: elles mangent différents aliments et on regarde laquelle produit le plus de lait,
facile de déduire ensuite quelle alimentation est la meilleure ! Ici, on cherche toujours à être le plus efficace mais tout cela sans stress et sans contraindre la nature …

Plus bas encore, nous avons vu un enclos à volailles, avec des oies, des poules et un dindon ( ?). Une des oies était sortie mais ne s’enfuyait pas, elle couvait dans un petit trou. C’était drôle à voir.

Nous ne sommes pas restés longtemps devant les oiseaux, nous sommes allés voir la Case de Santé.
Il s’agit d’un bâtiment où les habitants viennent se faire soigner. Surprenant quand on vient de France car ce n’est pas aseptisé comme en France et il n’y avait que peu de matériel médical et un siège d’auscultation. Pourtant, Jack nous a expliqué que cet endroit représente une avancée pour les villageois…On ne vit pas tous le même quotidien…
Il y a un cahier illustré affiché sur un mur. Les dessins permettent d’expliquer l’hygiène ou tout du moins comment éviter de tomber malade ou de s’infecter. Les explications se font  par des images car tout le monde ne sait pas lire.
La visite était presque finie, nous n’avions plus qu’à voir l’extérieur du village, ce que nous avons fait le lendemain.
Le soir même la chaleur est tombée, nous avons pu discuté avec Doudou près des cases et ensuite nous sommes allés manger tous ensemble. Le repas était bon et local, il y en avait plus qu’assez et l’ambiance était bonne.

Nous avons passé la nuit dans les cases des invités. Au déjeuner il y avait le choix entre du “nutella” made in Sénégal et des produits locaux. J’ai goûté du lait de chèvre bien frais, je n’avais jamais rien bu de tel. D’habitude je n’aime pas boire de lait seul, mais là j’ai été agréablement surprise.
Le système pour cuire les aliments est lui aussi ingénieux. A l’extérieur de la cuisine il y a un composteur dans lequel sont jetés les bouses des animaux . Dessous, un vase d’expansion récupère le gaz issu de la décomposition et ce gaz est acheminé jusqu’à la gazinière . Une solution contre la déforestation ?

Nous avons visité l’école de formation. Il n’y avait que 11 élèves en cours car il s’agissait de révisions. Les élèves semblaient éteints et peut être gênés par notre présence. Là encore la salle de classe était très sommaire.
Ensuite nous avons vu le bureau du directeur, une salle comportant une armoire avec des manuels scolaires, puis la future salle d’informatique. Cette salle est une bonne idée, tout comme celle qui servira aux expériences en science, un beau projet.

Après nous sommes allés voir un grand champ. On nous a expliqué que durant la saison humide ce grand champ deviendra verdoyant. Difficile à imaginer tant tout était sec.

Finalement nous sommes retournés au village et avons fait nos bagages. Avant de partir nous avons croisé Oussman, l’autre initiateur du projet avec sa femme Fatou.

J’ai vraiment aimé visiter N’Guélack, le projet est respectueux de la nature et des hommes, du développement durable et donne beaucoup d’espoir pour le reste du pays.
Je veux dire que si quelque chose comme ça a pu se développer à un endroit, pourquoi pas ailleurs ?

Ce qui est sûr c’est que le séjour était incroyable et que je reviendrai faire du bénévolat, si possible.

ANOUCK

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