Un témoignage de Gaelle Louan et Evie à N’GUELAK

Alors bien sûr, pour nous c’était les vacances, mais c’était surtout la 1ere fois qu’on logeait comme ça, dans un petit village isolé, où tout le monde se connait, où tout est organisé sans qu’on s’en rende compte… où le temps, le travail, les loisirs, la famille, prennent une toute autre dimension par rapport à notre vie européenne.

Je pense que sans N’Guelakh, on n’aurait peut-être pas vraiment découvert le Sénégal.

Pour moi, le temps ne s’est pas écoulé de la même manière, rythmé par la vie des enfants, qui vont à l’école, qui viennent acheter un goûter, qui rentrent manger…

Le travail n’est pas chronométré, il se fait, c’est tout, en fonction de la chaleur, les choses sont établies, les hommes ont leur activité, les femmes aussi, elles organisent, donnent le rythme.

Il y a des moments où je me disais “quel ennui, je n’ai rien à faire”

Mais à y  regarder de plus près, il y avait de quoi faire: préparer les enfants, chercher de l’eau, préparer les goûter des élèves, les repas, l’entretien des lieux de vie…et tout ce que n’ai pas vu.

Et dans ce “quel ennui, je n’ai rien à faire”, je me suis aperçue que dans notre vie d’européens, on court, après des tas de choses, on pense à ce qui va se passer, on veut anticiper, pour garder le soir un moment de calme, de répit, alors qu en fait il n’y a pas besoin, et qu’en prenant le temps, on est peut-être plus dans le présent, plus disponible pour les autres, plus à l’écoute de nos besoins.

Du coup, les loisirs, c’était d’être là, ici, dans ce village, avec la chaleur, aller à son rythme, partager, prendre le temps.

Nos enfants habitués aux jeux vidéo, télé… on redécouvert les jeux simples, de groupe, qui ne demandent que d’avoir envie de s’amuser !

Concernant les liens familiaux, j’ai trouvé dans ce village un noyau solide, ou gravitent les habitants, comme des électrons libres mais à la fois liés, chacun veillant sur l’autre.

Ce passage à N’Guélakh est un très bon souvenir, j’en parle souvent à ma famille, amis…

Globalement au Sénégal, j’ai vu un peuple qui manque de tout (matériellement), mais qui sait récupérer, réparer, redonner une 2ème vie, ne pas jeter, réutiliser!

Des hommes qui travaillent très bien le fer, le bois, avec un minimum d’outils, comme nos grands-parents le faisaient à leur époque.

Des sourires, toujours,

Des “ça va”, “NangaDef”, “Magnifirek”

Des attitudes positives,

Des femmes pleines de couleurs,

Une confiance en l’avenir,

Un détachement par rapport au temps (ce qui ne se fait pas aujourd’hui se fera demain),

Et surtout des liens forts, qui se créent rapidement, l’importance de la famille, et des anciens.

L’importance d’appartenir à un “groupe”, respecter les croyances de chacun.

Une grande richesse humaine.

 

Gaëlle.

 

 

Voici un petit commentaire de Louan:

“Je me suis senti tout de suite bien, les gens nous ont bien accueilli, ils étaient très gentils avec nous.

J’ai adoré participer aux travaux là-bas (arroser les plantes, les vaches, les chèvres…)

On a très bien mangé “Merci Khanée”.

J’aimais bien traverser le sable pendant des kilomètres avant d’arriver au village “

Louan, 14 ans

 

Et un commentaire d’Evie, qui a au passage très bien réussi son devoir de math!!!

Après la fatigue de la route pour arriver à Rao, j’ai fait un malaise à cause de la chaleur.

J’ai juste eu le temps de voir que Rao était un village avec de petits commerces(rien à voir avec Auchan ou Carrefour).

Puis Doudou est venu nous chercher, nous avons traversé 7 kilomètres de sable pour arriver au village, on a croisé des charettes, et des femmes qui portaient des seaux sur leur tête.

Au village, les hommes y avaient construit une case de santé, des parcs pour les vaches, les chèvres ou encore pour les pigeons ou les poules.

J’ai adoré m’occuper tous les matins des vaches, je me suis vite intégrée dans ce village, à l’école maternelle, ou encore avec les filles à Doudou, on jouait le soir à des jeux.

Les gens sont gentils et disent toujours que ce va, même quand ca va pas.

J’ai adoré ce village et ses habitants.”

Evie, 12 ans

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