Construction d’un réfectoire à N’Guelakh : témoignage de Prune

Un résumé du projet de ses sources jusqu’à l’aboutissement…

→ Un long travail préparatoire

Nous nous sommes rassemblés en juin 2017 pour la première fois et nous étions 26 jeunes motivés à mener à bout un projet solidaire à l’international en récupérant l’association « Les mains du Diois » d’un groupe de lycéens plus âgés que nous. Au début, nos réunions avaient pour but de créer un projet selon nos attentes d’un tel investissement de temps. Nous avons donc trouvé des valeurs de solidarité, d’entre-aide, de durable et adaptation qui étaient communes à tous. Nous avons donc individuellement cherché des associations pouvant être en accord avec nos attentes et qui avaient des projets à nous proposer en accord avec les besoins de là-bas.

Lorsque nous avons pris contact avec APATAM et Doudou, nous avons réussi à monter un projet qui allait à tout le monde. Ainsi lancé sur le projet de financer un réfectoire et d’aider à sa construction à N’Guelakh au Nord du Sénégal, nous avons continué nos réunions pour trouver des financements et pour organiser le séjour là-bas.

Nous avons passé deux années à récolter assez de fond afin financer notre projet « Réfectoire plein d’espoir ». Nous remercions donc les subventionneurs publics tel que la MSA, la CAF et le JSI, mais aussi les généreux donateurs d’HelloAsso ainsi que la piste recyclable et Daniel. Cette longue étape financière peu agréable mais nécessaire en démotivere quelques-uns, nous n’étions alors plus que 13 mais le projet tenait encore !

Malgré tout ce travail d’autofinancement et de recherche de subvention, nous avons du repousser notre séjour à juillet qui était prévu initialement en février. Ce petit contre-temps ne fut pas de grande importance.

→ Début du séjour au Sénégal

A 17h le 12 juillet, nous nous retrouvâmes tous les 14 à l’aéroport de Marseille pour le départ tant attendu (12 jeunes car Magali ne pu venir pour des contraintes médicales et deux animateurs de l’espace social de Die qui nous ont aidé à mener ce projet à bout). Nous étions tous heureux de partir pour découvrir ce village et ses habitants avec qui nous communiquions depuis deux ans !

Ce début de séjour se résume en ‘’excitation’’, nous avions hâte de découvrir, de regarder, d’observer, de profiter, de rencontrer… Le temps de voyage parût court pour la plupart.

Nous sommes arrivés à l’aéroport au milieu de la nuit et nous avons attendu quelque temps que Doudou arrive, mais après un moment, on décide de l’appeler. Ce fut notre première surprise ! Ils s’étaient trompés de jour pour venir nous chercher à l’aéroport. Lorsque nous apprîmes cela, le groupe était détendu et puis s’il fallait dormir à Dakar dans le hall de l’aéroport nous aurions tous été contents ! Mais après avoir réveillé tout le monde, nous avons un chauffeur et une maison pour dormir à Thiès. Et c’est parti pour nos premières heures au Sénégal, nous n’en profitons guère, la fatigue nous tombe dessus, la nuit est déjà bien avancée.

Après une nuit courte mais bienvenue, nous faisons un petit tour du quartier de Thiès où nous avons dormi. Nous apprenons à danser de Raski devant l’ouverture d’une laverie pour automobiles. Un petit déjeuné et c’est parti pour le grand périple jusqu’à N’Guelakh.

→ L’arrivée à N’Guelakh

Tous dans le petit bus, nous partons pour 7h de route vers le Nord. Fatigués certains dorment pour compléter leur nuit, d’autres émerveillés ouvrent les yeux pour découvrirent des couleurs, des arbres, des paysages inconnus. Au carrefour avant la piste menant à Guelakh, nous prîmes Ndiack qui nous fait croire qu’il est médecin et il nous guide jusqu’au village. C’est le moment tant attendu de tous ! Ce village que nous avons écrit, prononcé tant de fois était là, devant nous !

Après une pause repas aux saveurs nouvelles, nous visitâmes un peu le village et nous sommes allés voir les vaches à la ferme. Quelques heures après et nous voilà déjà immergés dans une culture si différente de la nôtre mais tout le groupe s’adapta très vite et apprécia tous les moments passés à Guelakh !

Le premier jour fût un jour de repos après le voyage, nous visitâmes le centre et rencontrèrent Doudou et Ndiack avec qui nous avions beaucoup communiqué pour organiser ce projet.

→ Le chantier et les visites

Dès le deuxième, nous allâmes sur le chantier du réfectoire pour donner un peu de mains d’œuvre bien que nous n’ayons pas de compétences… Très vite, le groupe se sépara en deux entre le chantier du réfectoire et celui d’une ferme qui permettra l’élevage de races pures de vaches.

Le travail sur le chantier était un grand inconnu de notre projet, mais finalement toutes les personnes du groupe a su se rendre utile à sa manière, se faire plaisir à discuter sur le chantier ou pendant les petites pauses que nous avions bien besoin et à supporter la chaleur dont nous n’avons pas l’habitude.

Nous avons aussi profité d’être au Sénégal pour visiter un peu. Doudou nous a organisé une journée à Saint-Louis où nous avons pu découvrir les quartiers de la ville, nous avons aussi profité de la fraîcheur de l’océan. Nous avons aussi visité deux fermes au environ. Nous sommes allés un jour au marché.

Les moments partagés

Avec ce programme chargé, nous avons aussi pris le temps de partager des bons moments avec les jeunes que nous avons rencontrés sur le chantier. Pendant le temps de la pause de midi, nous mangions des bons repas sénégalais et nous faisions une belote ou une sieste avant de retourner à la chaleur. Après le chantier, nous allions aux fermes donner un coup de mains avec les jeunes du chantier pour nourrir les vaches ou traire. Certains ont eu l’occasion d’aller faire du fromage avec Ousso, les autres pendant ce temps allaient arroser les arbres dans le jardin ou allaient éplucher les légumes pour le repas du soir. Chaque soir, ils sont venus manger avec nous et après nous partagions un thé assis sur les nattes à jouer aux cartes ou à faire des débats philosophiques sur multiples sujets.

Nous étions là pendant la CAN, nous avons donc pu assister aux matches chez Ndiack. Lorsque le Sénégal a gagné la demi-finale, Maria nous a fait des délicieux beignets de mil. Nous avons aussi fait un match de foot avec tout le monde, c’était très sympa même si Ndiack est un arbitre intransigeant !

Merci !

Pour résumer, nous avons passé deux ans à réfléchir ce projet et ainsi son aboutissement fût au-delà de nos espérances. Nous avions imaginé Guelakh, mais nous avons découvert un village riche de son projet de développement qui est vraiment beau. Nous avons rencontré des jeunes sur le chantier avec qui nous avons beaucoup sympathisé et avec qui nous parlons encore aujourd’hui, les liens que nous avons créés sont gravés dans nos mémoires. Nous avons aussi parlé des heures et des heures sur leur philosophie de vie et leur religion, nous avons beaucoup appris de choses sur leur culture si différente de la nôtre. Doudou nous a fait des longs discours sur sa façon de penser et la façon dont il a créé le projet de développement avec Ousman, nous avons alors compris que notre projet n’était qu’une petite goutte d’eau dans un océan d’initiatives toutes aussi réfléchies les unes que les autres !

Doudou nous a remercié au nom de Guelakh et du projet mais aussi pour tout le monde que notre projet touchera.

Ce projet fût pour chacun de nous un long engagement mais sa longueur n’était rien en comparaison à ce que nous avons appris et découvert. Nous avons appris en amont à avoir des initiatives citoyennes, à récupérer une association, à faire de l’autofinancement, à demander des subventions… Puis là-bas à Guelakh, nous avons découvert mille choses et rencontré d’incroyables personnes. D’un côté, nous avons appris à faire du ciment, à monter des murs, à faire des chaînes, à fabriquer des briques, à faire des joints sur les murs, à tordre des fils de faire, à couler des poteaux, à faire des fondations… Nous n’avions jamais pour la plupart fait de chantier et grâce à nos supers maçons nous avons réussi à apprendre toutes ces choses ! Grand merci à eux !

D’un autre côté, nous avons découvert un pays inconnu pour chacun d’entre nous. La rencontre de toutes ces personnes qui ont toujours le sourire aux lèvres et toujours la joie d’être là nous a donné une bonne leçon de vie ! Nous avons aussi appris sur une philosophie de vie, une religion lors de grandes discussions.

Pour tout cela, nous remercions tous nos financeurs mais surtout nous remercions APATAM, Jean-Claude, Marie-Thérèse pour avoir favorisé les contacts avec N’Guelakh et aider à la découverte du village. Un grand merci à Doudou, Ousman et Ndiack pour avoir monté le projet avec nous, pour nous avoir fait rencontrer des jeunes, pour nous avoir organisé les déplacements et les visites, pour nous avoir appris multiples choses sur le projet de développement de Guelakh et pour avoir veillé sur nous tout au long de notre séjour là-bas. Nous remercions toutes les personnes que nous avons rencontrées à Guelakh qui nous ont accueilli chaleureusement et avec qui nous avons partagé d’incroyables moments à jamais graver dans le temps.

Ce projet n’aurait jamais abouti sans l’aide d’Aurélie et Damien les animateurs de l’espace jeune de Die qui nous ont accompagné, épaulé, soutenu, conseillé du début du projet jusqu’à sa belle finalité !

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